Et si une apocalypse zombie se déclarait soudainement… Et que vous aviez envie de grignoter un grand brun au petit déjeuner ? Avec Carne, vivez l’expérience d’un cerveau parasité !
Pour commencer, Carne n’est clairement pas à mettre dans toutes les mains. Ce livre est une vraie boucherie, totalement dérangeante et à ne clairement jamais faire lire à un enfant !
Maintenant que cette précision est faite, passons à ce qui fait que ce roman est super addictif !
Je tiens tout d’abord à saluer le travail effectué sur l’objet livre. Tous les détails sont là pour nous donner envie de continuer d’avancer, de lire, de découvrir et de recoller les bouts de l’histoire, que ce soit la couverture qui est juste parfaite, ou encore la mise en page qui m’a tordue le cerveau pour mon plus grand bonheur. En effet, vous découvrirez vous aussi un livre où vous perdez pied et dans lequel vous ne contrôlez rien. A l’image du cerveau de Simon, ils sont totalement sans dessus-dessous… et je trouve que c’est vraiment un coup de génie car j’ai vraiment eu l’impression d’être à sa place, de ne rien comprendre à ce qu’il m’arrivait jusqu’à ce que différents protagonistes m’orientent (les Apôtres notamment). Plusieurs fois, je suis même retournée en arrière en ayant l’impression de devenir folle parce qu’il me semblait avoir déjà lu ce que je lisais. Mais ce n’est pas tout ! J’ai eu plaisir à trouver en gras les pensées douteuses de Simon, ça m’a aidé à comprendre ses craquages et toute la difficulté qu’il avait à contrôler ses pulsions. Je suis juste un peu chagrinée car il manque un ou deux mots dans certaines phrases qui n’étaient pas des moments de folie. Au-delà de ça, c’est un vrai bonheur.
Au niveau de l’histoire maintenant, pendant ma lecture, je suis devenue Simon – un père de famille lambda qui bosse dans le marketing et dont la vie de famille et la vie de bureau se passent au mieux – puis Phil, son alter ego diabolique né le jour où une pulsion violente lui a fait dévorer son chien.
Le travail d’écriture est vraiment super bien mené. J’ai vraiment senti un rythme différent entre le début, où Simon cafouille et ne comprends pas ce qui lui arrive, puis le centre du livre où la folie le prend totalement et laisse ses pulsions s’exprimer à leur apogée. Mais même dans ses moments les plus troubles, Simon fait tout ce qu’il peut pour préserver sa part d’humanité et continue à espérer que tout ce qui lui arrive n’est que temporaire.
Carne est un livre envoutant. Personnellement, je n’avais jamais imaginé une apocalypse zombie comme celle que j’ai découverte ici – on est loin des créatures dénuées d’humanité et d’intelligence qui attaquent en grognant. J’ai vraiment aimé ce que j’ai lu… et le sarcasme du personnage principal n’y est pas étranger. La violence, que dis-je… la boucherie, présente dans ce livre est totalement logique et colle parfaitement au thème… mais j’ai eu beaucoup plus de mal avec les pensées de Phil envers sa fille (qui trouvent aussi leur sens… mais quand même !). D’ailleurs le personnage de Jessica, la fille de Simon, est vraiment particulier. Jessica est une figure centrale du livre. Brisée, elle ne se laisse pas démonter malgré tout ce qui lui arrive et fait face avec énormément de caractère. Elle sait ce qu’elle veut, elle se perd, elle est humaine, jeune et malgré tout ce qu’elle affirme, elle aussi est dépassée. C’est un personnage très bien construit.
Dans ce roman, l’auteure nous présente une vision très critique de la société notamment à propos des réseaux sociaux, des médias, des politiques, des émissions de télé-réalité mais aussi de la tolérance… ou encore à propos d’horreurs comme le viol.
Vous l’aurez compris, j’ai pris un sacré plaisir à dévorer ce livre, et je le recommande à tous les adultes qui ont l’estomac bien accroché !
Merci aux éditions l’Homme sans nom pour l’envoi de ce roman qui m’a permis de faire une très belle découverte.
Le résumé
« OK Google, ça correspond à combien de calories un corps humain ? »
Simon ne va pas bien. D’ailleurs, depuis qu’il s’est mis à vouloir manger de l’humain, les choses ne tournent pas bien rond dans sa tête.
Face à une société qui les traite, lui et ses congénères, comme des zombies, il fait de son mieux pour garder sa dignité, s’occuper de sa famille et être professionnel au bureau. Mais comment rester soi-même quand la faim frappe à la porte avec autant de délicatesse qu’un tank sur un champ de mines ?
Contraint à gérer son état parasite en maintenant l’illusion de la routine, il décide d’en faire une histoire de famille. Et vous savez ce qu’on dit sur les histoires de famille ? C’est toujours un sacré bordel.
Et si on avait une bonne excuse pour croire à une apocalypse zombie ? Comment réagiraient les populations ? Les gouvernements ? Quel impact auraient nos médias ? Comment pourrions-nous être sûrs d’être dans le camp des héros ? Et que feraient ceux à qui on donne le mauvais rôle ? La culture de masse nous fait fantasmer les zombies, mais s’ils devenaient notre quotidien, qu’en ferions-nous ?
Un postulat de départ sombre pour un fable d’anticipation sociale aux notes pop et punk.
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