C’est pendant un mariage, lorsque j’évoquais ma passion pour les livres, qu’on m’a recommandé et prêté La vraie vie de Adeline Dieudonné.
Un roman qui avait passionné et surtout fait réfléchir la personne avec qui je parlais et qui l’avait depuis prêté à tous ceux qui lui disaient aimer lire.
Alors je me suis dit pourquoi pas. Pendant le retour en train, j’ai commencé ma lecture et je peux dire que j’ai totalement plongé. À la base, j’étais réticente par rapport au style très réaliste et dramatique de ce livre. Je m’attendais à ne pas aimer. Mais non ! La narration du point de vue d’une enfant très intelligente nous permet de vivre cette réalité sous un jour par moment naïf, à d’autres cash.
Les têtards, vous savez, il y a des gens qu’il ne faut pas approcher. Vous apprendrez ça. Il y a des gens qui vont vous assombrir le ciel, qui vont vous voler la joie, qui vont s’asseoir sur vos épaules pour vous empêcher de voler. Ceux-là, vous les laissez loin de vous.
C’est difficile d’en dire beaucoup plus que le résumé sur ce livre pour ne pas spoiler. C’est un roman qui dénonce les violences familiales et qui nous raconte le quotidien d’une famille rongée par les coups et les horreurs. Sous fond de pavillon, elle nous montre que malgré les bleus visibles, les disparitions inquiétantes, presque tout le monde ferme les yeux. Jusqu’à la goutte d’eau qui fera déborder le vase et me donnera un sentiment de satisfaction qu’il est terrible de ressentir.
Concernant notre héroïne, au début de l’histoire, la violence de son père l’émeut mais on sent qu’elle est habituée. Son rôle ? Protéger son petit frère de ces visions violentes. Mais un coup du destin le mènera à ce conflit. C’est quand la « vermine » va s’installer dans sa tête qu’elle décidera de se battre. L’amour qu’il y a entre ces deux personnages est vraiment touchant et ce, jusqu’à la fin.
… je l’aimais d’une tendresse de mère… La forme d’amour la plus pure qui puisse exister. Un amour qui n’attend rien en retour. Un amour indestructible.
La vraie vie est un très bon roman pour tous ceux qui souhaitent réfléchir sur notre société et ceux qui aiment les drames. Parce que oui, quand je lis sur la quatrième de couverture que la plume de l’auteure est drôle, je ne comprends pas. Je n’ai pas ris pendant ce livre. J’ai aimé les moments de bonheur que l’héroïne vit malgré tout, mais je n’ai pas ris. Par contre, je suis totalement d’accord pour définir ce roman de « coup de poing », c’est réellement l’effet qu’il m’a fait.
Le résumé
C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.
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