Une lecture rafraichissante pour cette journée de canicule : Les chats des neiges ne sont plus blancs en hiver.
Dans ce roman, nous suivons une bataille entre la lumière et l’ombre. Une guerre qui semble sans fin pour que la neige, autrefois maîtresse de Morz, revienne recouvrir de son blanc manteau les terres de ce pays.
Mais les humains, guidés par la lumière, qui peuvent difficilement survivre à ce froid mordant ont réussi, il y a des siècles, à le faire fuir grâce à une étrange magie.
En soi, la bataille ombre contre lumière est assez habituelle. Ce qui ne l’est pas, c’est le fait que, du plus profond de mon être, je souhaite la victoire des « méchants » malgré tout ce qu’elle implique. En effet, ce roman, dans lequel nous suivons en particulier deux personnages : Le Second, élu de l’ombre et Jaroslav, élu de la lumière ; nous montre que chaque côté n’est pas tout blanc ou tout noir, que la réalité est bien plus compliquée que ça.
D’un côté, il y a Le Second, une guerrière impitoyable qui se bat pour les idéaux de Noir, le maître de l’ombre dont le seul but est de faire revenir la neige. Même si ce dernier est prêt à tout et en est même très extrême, Le Second est un personnage plus modéré qui, malgré son obéissance aveugle envers Noir, suit son propre code d’honneur et remet en question leur quête qui ne semble avoir qu’une seule issue. Nous passons beaucoup de temps parmi tous les tordus que Noir a réussit à regrouper autour de lui, et au final, on s’y attache assez facilement.
J’ai aimé la diversité des personnages qui entourent Noir, notamment les étranges créatures dont j’ai oublié le nom… (mince alors !) qui ne sont pas les êtres horribles que leur apparence laisse penser et qui sont même, à l’inverse, plutôt nobles. J’avoue m’être attachée à Silfilaru qui, dans sa recherche d’humanité, finit par se perdre…
De l’autre côté, Jaroslav, un très jeune prince « élu » de la lumière, est bien trop vite embarqué dans les manipulations de la cour. Entre les prêtres, son conseil et sa mère, le jeune garçon, qui pense dur comme fer à la lumière et à la justesse de sa bataille, finit totalement aliéné et perdu.
Ce qui m’amène à ce point : l’autrice n’a aucune pitié pour ses personnages. De nombreux malheurs leur tombent dessus, qu’ils soient psychologiques ou physiques, jusqu’à la fin du récit où la vérité nous écrase avec une puissance incroyable. On espère, on attend, puis vient le dénouement. Et quelle fin ! Alors celle-là je l’avais pas vue venir !
Malgré un début de roman assez flou, avec différents prologues où je n’ai compris que tard qui était qui et à quoi ils faisaient référence, l’histoire est bien menée et la plume est poétique. Je me suis donc laissée embarquer avec plaisir dans ce roman qui nous présente un nouvel univers que j’aimerais découvrir plus amplement.
En bref, si vous aimez les livres fantasy un peu tordus (où on souhaite quand même que le camp du mal l’emporte…) où les personnages ont de grands idéaux mais où on se fait retourner la tête à la fin : foncez !
Le résumé
Morz est la terre la plus au Nord du monde. Des siècles plus tôt la neige a cessé de tomber et la glace a fondu, devenue une boue informe et immonde.
Il y a une ombre dans l’Est de Morz ; celle de Noir, un esprit maléfique prêt à tout pour provoquer la ruine du royaume. Sur ses talons court le Second, un guerrier prodigieux, plus cruel et féroce que tous les séides gravitant autour d’eux.
Il y a un enfant sur le trône de Morz : on attend de lui la ferveur de ses ancêtres pour maintenir le royaume dans la Lumière. Mais le prince Jaroslav doute de sa place, de son pouvoir et ne souhaite qu’une seule chose : vivre en paix.
Et dans le Nord, près des montagnes, ourdissent les sorcières, vengeresses, dévorées par le rêve incertain de refaire un jour tomber la neige sur leur monde déchu.
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Première fois que je viens lire un de tes articles et waouh, qu’est-ce que ça donne envie ! L’histoire a l’air vraiment intriguante, et les Éditions de L’homme Sans Nom m’ont déjà beaucoup interpellé avec d’autres romans, donc j’ai très envie de le commencer … ? Merci beaucoup pour ton avis, et ta belle façon d’écrire ?
Merci beaucoup :D
En effet ce roman est très poétique. Si cette maison d’édition te tente, j’ai aussi chroniqué Carne, une autre de leurs récentes parutions. :)
Attention, ce n’est pas le même univers…
Génial, j’irais lire tout ça ! J’avais lu un de leurs romans 2018, Nos Altermondes, j’avais bien aimé – plutôt tourné vers les changements climatiques et la politique, style engagé assez surprenant ?
Oui on sent leur engagement et leur volonté de publier des livres qui cassent les codes. :)