Vous aimez les pavés ? Et les romans de science-fiction un peu contemplatifs ? Vous êtes au bon endroit !
Bon déjà, il faut que vous sachiez qu’on m’a prêté ce livre en me disant, grosso-modo : « J’ai trouvé ce livre super nul, tu me donneras ton avis ». Je ne partais donc pas avec une envie folle de me jeter dessus, mais j’ai pris le temps de lire cette brique de 700 pages et il est temps de vous en parler.
Déjà, au niveau de sa construction, de sa mise en page, ce roman est intéressant. Les pages sont numérotées à l’envers, ce qui a du sens en plus, et ça j’ai vraiment aimé ! Certaines phrases sont hachées, comme soufflées par le vent. Les personnages sont identifiés par des symboles. Symboles qui permettent aussi d’illustrer, par moments, la formation de contre dans laquelle ils se trouvent.
Bref, si vous souhaitez lire un roman à la construction intéressante : foncez. Moi j’ai vraiment aimé jouer le jeu d’essayer d’imaginer la forme de la horde pour contrer le vent, d’essayer de deviner le son du vent.
Mais ! A part ce côté innovant, je dois avouer que c’est une lecture exigeante. Pour commencer, vous le savez, j’ai du mal à retenir les noms des personnages. Mais ici, le narrateur du paragraphe est indiqué grâce à un symbole. Une parenthèse pour Sov, un triangle pour Erg, etc. J’ai vite laissé tomber l’idée de savoir qui parlait. Heureusement, sur les vingt-deux symboles, et donc personnages, on peut réussir à se concentrer sur cinq majoritaires.
Ensuite, il y a le côté très contemplatif, très poétique. Moi, j’aime que ça bouge un peu, ici, les personnages se battent contre le vent, mais aussi et surtout contre eux-mêmes. On est donc plongés dans leurs pensées, leurs convictions, leurs doutes et leurs croyances. Quelques antagonistes physiques apparaissent de temps en temps, mais c’est pour mieux repartir dans un côté très intellectuel.
En réalité, ce livre est inclassable, c’est clairement un ovni, et je ne saurais vous dire si je l’ai aimé ou pas. J’ai aimé l’aspect très innovant de la proposition, mais aussi le fait qu’il parcourt la gamme des émotions, les différentes croyances exposées. En quelques pages, on passe de l’affrontement d’un vent violent, à un combat de mots, à l’amour puis à la mort. J’ai moins aimé la lenteur du récit, même si je pense que ce roman en a besoin, que ça fait partie de ce qui le rend si unique. Bref, vous allez en voir de toutes les couleurs !
Le résumé
Un groupe d’élite, formé dès l’enfance à faire face, part des confins d’une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l’origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d’un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou. Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d’un même feu l’aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d’un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d’un pinceau, d’une caméra ou d’une arme… Chef-d’œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire.