La semaine dernière, je me trouvais à Paris (à deux pas de la Tour Eiffel), à la Conférence des auteurs indépendants 2023 organisée par l’autrice autoéditée Jupiter Phaeton.
J’avais hâte de vivre cette première édition de conférences autour de l’autoédition et de sa professionnalisation et de rencontrer des autrices et auteurs indépendants que je suis sur les réseaux sociaux.
J’ai notamment eu le plaisir de rencontrer Jupiter Phaeton (l’autrice de Kacy Matthews), évidemment, mais aussi Florence Barnaud (l’autrice de Sangs Eternels ou Combats enflammés), Kloe Laurens, Eloïse Hailone, Florine Lambert, Judy (du podcast Les audacieux), Ielenna (l’autrice des Chroniques des fleurs d’Opale), Margot Dessenne, AD Martel (l’autrice des Larmes de Saël, de Je vais choper mon boss ou de Revival), et bien d’autres !
Bref, j’ai passé un très bon moment et j’ai beaucoup appris ! Je vous dis maintenant ce que je retiens de chaque conférence :
Jeudi 5 octobre : premier jour de la Conférence des auteurs indépendants 2023
« Comment travailler l’efficacité de la page turner de son roman », par Lucie Castel
Pour démarrer la journée, Lucie Castel nous a délivré ses secrets pour faire un bon page turner (aka pour que les lecteurs ne puissent pas lâcher notre roman de la première à la dernière ligne).
Travail autour du suspens, des ascenseurs émotionnels ou de la récompense/frustration immédiate : cette conférence était très intéressante et va me permettre d’aller plus loin dans la conscientisation de mes processus d’écriture.
« Les statistiques des auteurs indépendants », par AD Martel
Il y a quelques mois, Jupiter Phaeton et AD Martel lançaient un appel aux auteurs indépendants pour que nous remplissions nos données chiffrées dans un formulaire de contact. J’avais hâte de voir ce qui en ressortait et je ne suis pas déçue. Si le nombre de répondants n’était pas assez suffisant pour tirer de véritables enseignements, il est intéressant de constater que l’autoédition se professionnalise et que certains arrivent à en vivre. Nous n’en sommes qu’aux prémices, mais j’ai déjà hâte de découvrir les chiffres de l’an prochain !
Ps : vous pouvez retrouver l’intégralité des chiffres et des analyses sur le site de Jupiter Phaeton.
« Comment passer de l’auteur-éditeur au chef d’entreprise : passer un cap financier », par Johanna Vogel
Cette conférence était un vrai boost. Pour beaucoup, l’écriture est une passion et il n’y a aucun mal à n’avoir aucune autre ambition que celle d’écrire. C’est déjà un très chouette passe-temps.
Ce que nous a montré cette conférence est que – si notre souhait est de vivre de nos romans – il faut adopter une posture entrepreneuriale et se poser des objectifs financiers avec des stratégies à mettre en œuvre. Penser son livre comme un produit, dans un marché.
Je me suis lancée à mon compte en community management et autoédition il y a un peu plus d’un an. Pendant cette conférence, je me suis rendu compte que j’avais bien effectué ce travail pour ma première activité, mais pas encore pour mon activité « livres ». Une révélation intéressante sur laquelle je prévois de travailler ces prochains mois.
« S’implanter sur le marché allemand », par Jupiter Phaeton et Naxi
Lors de cette conférence, Jupiter Phaeton et Naxi ont évoqué la traduction pour le marché allemand en nous donnant l’exemple d’une série qu’ils sont justement en train de publier : Magic Academy. Nous avons notamment abordé la question du processus de traduction, des coûts qui en découlent, des erreurs qui ont pu être commises, mais aussi de la stratégie mise en place.
Cette conférence, très inspirante, reste dans un coin de ma tête et a fait germer de nombreux questionnements : au-delà de l’aspect financier qu’implique une traduction, je pense qu’il faut également s’être bien implanté en France avant de songer à aller sur d’autres marchés. Je ne sais pas si je me lancerai dans cette aventure de la même manière que Jupiter, mais je garde en tête que des agents existent, pour vendre nos droits à l’étranger. Cette solution me semble la plus abordable à mon échelle.
« Faire grandir son audience sur TikTok », par Margot Dessenne
La dernière conférence de la journée était extrêmement intéressante. À côté de mon activité d’autrice, je suis community manager (aka pro des réseaux sociaux) et l’exemple de Margot Dessenne a fortement résonné en moi.
Si je conseille à mes clients de tabler sur un réseau social – deux maximum – pour ne pas s’éparpiller (en suivant clairement la philosophie du less is more (= moins, c’est plus)) ; je ne suis évidemment pas ce conseil pour moi-même (le cordonnier le plus mal chaussé, vous connaissez). Bref, je teste tous les réseaux sociaux et TikTok n’a pas fait exception.
Pourquoi TikTok est-il intéressant ? La communauté BookTok est très présente (et ce sont majoritairement des jeunes… ce qui tombe bien, car mes livres s’adressent en partie à des adolescents).
Mais TikTok est très exigeant : à la fois technique et chronophage… et je dois vous avouer que je ne suis pas une excellente danseuse et que je n’étais pas certaine que mes blablas intéressent les lecteurs. Bref, j’ai laissé ce réseau social de côté ces derniers mois.
C’est là que Margot intervient : oui, TikTok est un réseau social très intéressant et il y a pléthores de manières de se faire une place dessus. Pas besoin de danser, donc ! Bonne nouvelle : j’ai plus de temps à lui consacrer ces prochaines semaines et compte donc relancer mon compte (@leshistoiresdesolene) !
Vendredi 6 octobre : second jour de la Conférence des auteurs indépendants 2023
« Qu’est-ce qu’une bêta-lecture efficace et comment l’obtenir ? » par Iris Bennett
Je ne vais être honnête : c’était LA conférence à laquelle j’avais vraiment hâte d’assister. Vous le savez certainement : je teste différentes manières de travailler avec mon groupe d’alpha et bêta lectrices et je sais que je suis très loin d’avoir trouvé la manière optimale.
Aujourd’hui, j’ai beaucoup de phases de lectures extérieures et je me noie un peu dans les retours et les délais souvent très longs. Ce sont mes proches qui m’aident dans ces phases (ma mère et ma sœur en alpha-lecture ; une cousine et une amie en bêta-lecture) et elles ont leurs préoccupations, leurs vies et le font bénévolement. Bref : elles sont adorables de me soutenir autant et font un travail merveilleux et très poussé qui leur prend du temps.
Mais il y a des éléments de frustration qui peuvent être améliorés sans trop de peine.
Déjà : mes deux alphas-lectrices sont globalement d’accord sur les retours qu’elles me font (et c’est vrai pour les quatre romans qu’elles ont déjà vu passer). Ensuite, j’ai besoin d’une « validation » finale après bêta-lecture – de quelqu’un qui découvrirait le roman comme une première lectrice – et je n’ai personne à ce poste aujourd’hui. Enfin (et c’est sûrement le plus important) : je sais qu’une de mes alphas-lectrices a du mal à se concentrer sur le fond alors que le texte est bourré de fautes et de maladresses (eh oui : en alpha-lecture, mes lectrices lisent mon premier jet, qui n’est clairement pas parfait).
La solution était évidente, mais il a fallu que j’assiste à cette conférence pour en prendre conscience : je vais diviser cette équipe en deux pour garder une alpha lectrice (ma sœur) et avoir une « première lectrice » (ma mère).
Pour la bêta-lecture, je pense modifier ce processus de deux manières : déjà, je dois mettre en place un questionnaire. Les retours que j’ai aujourd’hui sont excellents, mais je m’emmêle les pinceaux et je pense que c’est important que je réfléchisse à ce que j’attends de mes bêta-lectrices. Ensuite, je pense également tester la division de l’équipe pour avoir un retour à chaque « phase » de bêta-lecture.
Bref, j’ai un gros travail de réorganisation à mettre en place, mais je sais déjà que ce sera pour le mieux : j’ai la chance d’avoir des proches géniales qui me soutiennent de bon cœur. Merci Iris pour ta conférence très riche et pour avoir pris le temps de me conseiller sur ma situation !
« L’intelligence artificielle et les auteurs, titre original : high-level overview of AI for authors« , par Joanna Penn
Première information – et pas des moindres – je suis fière d’avoir compris plus de 90 % de cette conférence qui était en anglais !
Ensuite, le sujet fait clairement débat dans la société et en mon for intérieur. Joanna Penn est une autrice anglophone qui utilise l’intelligence artificielle de diverses manières. Moi, je n’ai encore jamais testé ces outils autant par éthique, que par manque d’intérêt.
Joanna m’a pourtant convaincue d’essayer de « jouer » avec les IA conversationnelles. Pour elle, elles servent à se challenger pour aller toujours plus loin dans la créativité et c’est un aspect qui me semble très intéressant. Elles lui sont également utiles pour l’aspect marketing (trouver un titre, écrire un résumé, ce genre de choses qui mettent un temps incroyable et dont on est jamais trop surs). Je prendrai donc un temps pour tester des choses et voir comment ces outils peuvent m’être utiles.
Je reste sceptique sur deux aspects :
- L’aide à l’écriture : l’IA peut générer du texte et des bribes d’histoires, mais je n’en vois pas l’intérêt. Pour moi, écrire est un vrai plaisir et je me sentirai frustrée que ces outils me mâchent le travail (sans parler du sentiment d’imposteur que j’aurai de proposer des textes que je n’ai pas écrits d’un bout à l’autre…)
- La génération d’images à usage commercial : je ne le fais pas encore, mais je ne suis pas contre l’usage de l’IA génératrice quand il s’agit de moodboard ou de recherche d’inspiration. Mais quand il s’agit de couverture ou d’illustrations à l’intérieur des romans, je préfère largement investir dans un travail d’illustrateurs (même si cela représente un coût non négligeable).
En réalité, Joanna est très juste dans son discours : l’IA ne partira pas – et peut certainement être un très bon outil – à chacun et chacune d’entre nous de poser nos limites en accord avec nos valeurs éthiques et morales. Car « l’IA ne nous remplacera pas, mais des humains qui utiliseront l’IA : oui. »
La success story de Mark Dawson
Je vous ferai mon retour dès que j’aurai eu le temps de voir le replay. Eh oui, mon anglais a ses limites, mais – aux réactions du public – cette conférence avait l’air drôle et intéressante !
« Proposer mon livre auto-édité à mon libraire », par Noémie Machner (BoD), Caroline Salabert (BoD), Pauline (libraire chez Cultura), Julie Muller Volb (autrice)
Ce n’est un secret pour personne : être en librairie quand on est autoédité, ce n’est pas évident. Et ce, pour de nombreuses raisons.
Si j’ai réussi à mettre mes livres dans quelques points de vente (vous pouvez retrouver la liste des points de vente où trouver mes livres sur la page sur mes histoires), il est en général compliqué pour les auteurs indépendants, de se faire une place en librairie. C’est un travail à la fois chronophage et déprimant, mais il existe des moyens de se simplifier la vie.
C’est notamment ce que propose BoD (Books on Demand), qui permet de référencer ses livres dans les catalogues pour qu’ils soient commandables en librairie.
D’un autre côté, j’entends beaucoup de bien à propos de Cultura, qui accepte facilement les auteurs indépendants en dédicaces, mais je n’ai jamais eu l’occasion de tester par moi-même. Une idée que je garde en tête à essayer l’année prochaine !
« Table ronde : comment gérer sa fanbase et faire grandir sa communauté », par AD Martel, Alex Sol et Ielenna
Une table ronde très intéressante avec des autrices qui écrivent dans des genres variés. Dans les points communs de ces autrices, on a : une grande présence sur les réseaux sociaux, mais également en salons.
J’ai trouvé très intéressant le retour de AD Martel, qui écrit dans des genres très différents sous un seul nom de plume. Un choix qui implique une communication plus complexe et la création d’une fanbase autour d’elle et pas d’un genre en particulier. L’idée à retenir de sa présentation : faites une newsletter ! (d’ailleurs, si vous souhaitez vous abonner à une de mes newsletters, c’est par ici)
Le retour d’Alex Sol sur ses expériences sur les réseaux sociaux – et notamment TikTok – était intéressant : on ne communique clairement pas de la même manière sur ce réseau quand on écrit de l’horreur et, pourtant, cette littérature y a aussi sa place. J’ai apprécié également de me sentir moins seule à avoir un pincement quand un homme arrive dans mes messages. Il faut savoir qu’en tant qu’autrice, nous sommes régulièrement contactées par des hommes pour des sujets bien éloignés de nos livres. C’est lourd ET ça pénalise nos lecteurs masculins qui n’ont rien à voir avec tout ça et avec qui j’ai plaisir à échanger.
Ielenna nous a parlé de ses campagnes Ulule, mais également de ses premières aventures sur les forums avec sa fanfiction. J’ai aimé le fait que, chez elle, les fans ont une place importante, primordiale, même. Ielenna a une communauté complètement incroyable qui la suit maintenant dans l’édition traditionnelle.
« Pourquoi les auteurs doivent investir dans l’audiobook », par Jupiter Phaeton
La dernière conférence m’a vraiment fait réfléchir. Cela fait des années que je tourne autour du sujet de l’audiobook – c’était d’ailleurs un questionnement que j’avais avant de lancer ma campagne Ulule autour de La princesse et les papillons – mais je n’ai pas encore passé le pas.
L’expérience de Jupiter Phaeton et les chiffres qu’elle partage sont très intéressants : le marché de l’audiobook est en pleine expansion, mais il est compliqué de s’y faire une place. Audible ouvre très peu de portes, aujourd’hui, aux auteurs indépendants et la production d’un audiobook coûte assez cher.
La question du marché de l’audiobook jeunesse reste en suspens. Les chiffres seront partagés en replay, je mettrai à jour mon article après l’avoir vu.
Vous l’aurez compris, ces deux journées étaient très riches de pistes à explorer pour aller encore plus loin dans la créativité et son parcours d’écrivain.
Vous avez des questions ? Posez-les en commentaire !
Abonnez-vous à ma News’lecteurs
… et recevez un mail tous les 15 jours avec mes actualités d’autrice, des exclusivités et des informations en avant-première !